CORPS LÉGISLATIF. CONSEIL DES CINQ -CENTS. DISCOURS de Félix FAULCON, rr?vc Sur le départ des conscrits du département de la Vienne. " " 1 1 . - ■ ^ ' ■ Séance du i4 nivôse an 7. Citoyens, Je m’empresse de vous donner lecture d’une lettre des administrateurs du département de la Vienne , adres- sée au Corps législatif. Poitiers, 7 nivôse, an 7 de la République française , une et indivisible. C( La loi a appelé les conscrits de la première class© )) a la defense de la patrie, et les jeunes gens de c© ? departement se sont empressés d’obéir à sa vois, * A 2 » Nous vous apprenons avec une vive satisfaction )) que le neuvième et dernier détachement est sorti de )) nos murs le premier de ce mois ; il a été , comme les )) précédons , accompagné , à une certaine distance de )) la commune , par toutes les autorités civiles et mili- )) taires , et par une grande quantité de citoyens de )) toul état et de tout âge , ayant une musique guer- » lier© à leur tête. )) Ils étaient tous dans d’excellentes dispositions ; ils )) ont fait entre nos mains le serment d’imiter les braves )) à la gloire desquels ils vont être associés ; plusieurs )) jeunes citoyens qui n’avoient pas encore atteint 3) Tâge de la conscription se sont enrôlés volontaire- )) ment , et sont partis avec nos conscrits. )> Pour opérer cette levée , qui consolide à jamais la » République , il n’a fallu employer que des mo}mns )) de douceur èt de persuasion : la confiance , l’ame )> de toutes les sociétés bien organisées , nous a tout )) fait obtenir. Telle est déjà la force de l’esprit pu- )) blic , que le cri de la patrie est plus fort que celui » de la famille , des habitudes et des intérêts privés. )) Salut et respect. » Signé y Boncenne, Brafaitd , Butaud. » Citoyens, Le devoir m’a rappelé à cette tribune ; je me plais k y faire connoitre le zeîe des administrateurs du depar- tement de la Vienne , ainsi que le dévouement de mes jeunes compatriotes ; c’est aussi avec une émotion bien vive que je profite de cette occasion pour rendre un nouvel hommage aux exploits de nos braves guerriers. Déjà ils ont puni le général JYf ack de ses insolentes bravades , qui pénétroient d’indignation tous les b i an- çais dignes d’être libres , même ceux qui sont le plus modérés par caractère : peut-être à l’instant ou je parle vont-ils, dans Naples même , apprendre au roi des 3 deux Siciles les égards qu’il dey oit à la majesté du nom français. Je trouve d’autant plus de charmes ci célébrer les triomphes de nos valeureux défenseurs ? que c’est à eux encore que nous devrons la paix. La paix ! quel est le cœur que ne fasse pas tressail- lir ce mot si doux , indice heureux du câline , de l’u- nion , et de tous les genres de prospérités nationales ! Nous fûmes invincibles dans les camps : que les rois se persuadent enfin que nous le serons toujours ! Ah ! puisse la bienfaisante paix luire bientôt sur nos climats trop long-temps agités ? et puissions-nous alors savoir aussi bien jouir de ses précieux avantages que nous avons su nous illustrer au milieu des combats ! Je demande l’impression de la lettre des administra- teurs du département de la Vienne , et que mention honorable en soit faite au procès-verbal. — Adopté, cc Pax optima reruin y> Quas liomini novîsse datum est ! pax una triumpîiis y> Innumeris potior ! « ( Silius Italicus j de bello p unico > lib. II.') >' / r, / - fi ■ A PARIS , DE L’IMPRIMERIE NATIONALE. Nivôse an 7.